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Texte de 1991 Plus que tout autre, le musicien de jazz sait tout ce qu'il doit à ceux qui l'ont précédé et à plaisir à payer son tribut à ceux qui , de rag en bop, de free en jazz-rock, ont fait du jazz ce qu'il est aujourd'hui. On parlait de tribut à payer, les américains parle eux de "tribute", ce qui signifie à la fois rendre hommage et vénérer. Il était une fois un guitariste français de jazz qui se plaisait à compter Philip CATHERINE comme une de ses principales références. Il s'appelle Mathieu BRUYAT. Il y a une dizaine d'années il avait eu pour élève René SEON, un guitariste qui rêvait de jouer de la contrebasse dans un esprit allant de Scott LAFARO à NHOP. Le rêve s'étant concrétisé, leur chemin se devait de croiser celui de Joêl LAFORET, fervent admirateur de Chet BAKER, d'autant que nos deux compères avaient eu l'occasion d'être littéralement "transportés" par le génial Chet accompagné de Philip Catherine et Jean Louis Rassinfosse, après que Mathieu ait eu l'honneur d'assurer leur première partie, pendant que René présentait la soirée au théâtre de verdure de la Maison des jeunes de Vichy. TRIBUTE rêve donc de ce trio éthéré au jazz épuré, totalement voué à l'émotion, au lyrisme et au dépouillement sans jamais oublié le swing; bref, ce qui fait l'inoubliable des enregistrements inspirés que Chet BAKER réalisa en trio à la fin de sa vie, là où se situe peut être la quintessence de son art. Pour TRIBUTE, il ne s'agit bien sûr pas de plagier ou de copier, ni même de reprendre un répertoire. Il s'agit de s'inspirer d'une ligne de vie, d'une ligne de jazz, d'une exigence aussi, et la formule demande beaucoup. A travers le rencontre de trois musiciens partageant la même sensibilité, il n'est question que de s'exprimer authentiquement, en quête du "Grand Secret", celui qu'avait découvert Chet BAKER avant de disparaître. Retour en haut
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